Il m’en aura fallu du temps ! Vous m’excuserez, ça sent un peu le neuf et je n’ai pas encore eu le temps de tout déballer… Mais faites comme chez vous, je vous en prie ! 🙂
Ca faisait longtemps que j’avais envie de tenter l’aventure des Plumes de mon amie Asphodèle… Voilà qui est fait !!!
Malta. Rocher bancal perdu en mer. Tu m’as bien eue. Et je peux bien en dire autant de tous les voyageurs, venus faire un tour à tes pieds, dont j’ai croisé la route. Ils sont entrés dans mon cœur par dizaines, dans une symphonie de sourires et d’accents exotiques.
Aux premières heures, je m’en souviens : l’angoisse, la vraie. Arrivée dans ma chambre à 23h30, il fait nuit noire, je n’ai rien vu de Malte, je ne sais pas où je suis, sinon sur la carte. Mais quelques heures plus tard, la scène est fabuleuse : c’est la sidération devant l’évidence. Le chemin était drôlement sinueux mais j’ai trouvé la piste, je peux prendre mon envol.
Soudain, la vie sociale n’a plus rien eu d’un fardeau. Japonais, Allemands, Russes, Biélorusses, Ukrainiens, Kazakhs, Américains, Brésiliens, Chiliens, Vénézuéliens, Hollandais, Tchèques, Hongrois, Islandais, Portugais, Espagnols, Italiens, Français et Belges. Parmi ces gens qui avaient tous conscience d’avoir fait les deux meilleurs choix de 2014 – améliorer son anglais (1) à Malte (2) – j’étais à ma place.
Plages paradisiaques et falaises vertigineuses, lapin, saucisses et fromage de chèvre, Kinnie* et pastizzi*, cocktails et guindailles, treks invraisemblables et fous rires dans la langue de Shakespeare, amitiés inattendues et anniversaires, Cisk* et guitare, errances nocturnes et fêtes traditionnelles, chaleur écrasante et mer indescriptiblement bleue, plus bouleversante et exaltante chaque fois… Tu as tapissé mes douleurs de joies plus intenses les unes que les autres. Je t’ai vue chanter et scintiller pour Noël ; je sais que tu danses et flamboies toute l’année.
C’est vrai que parfois il pleut et que tes rues deviennent des torrents, puis les voitures ont de l’eau jusqu’aux genoux (au moins). Mais moi je n’ai vu que ton soleil. Et j’ai entendu tellement de rires !
Tous les adieux de décembre me déchirent encore. Ils te laissaient un peu plus vide chaque fois. Je revois les visages sur le départ malgré le flou des larmes. Je sais que le temps atténuera mes émotions éclatantes et mes tempêtes intérieures. Mais pas les souvenirs. Aujourd’hui, dans le silence de l’hiver que tu ne connais pas, j’entends des bruits maltais dès que je ferme les yeux. Tout me ramène à toi. La ténacité de mes souvenirs me ravit.
Un 2 janvier radieux, je suis partie à regret. J’ai essayé à contrecœur de refermer la parenthèse. Mais quand je repense à ce dernier trajet en voiture épileptique et gauchère, moi et mes joues trempées à l’intérieur, le ciel à l’aquarelle et ce soleil, bordel, ce soleil sur tes cactus géants ! Je crois que je l’ai laissée entrouverte. Et pourquoi pas ?
Les murs de tes villes sont des livres d’histoire, et je n’ai pas eu le temps de tout lire.